L’alcool est fréquemment présent lors des repas pour marquer un moment de célébration, social ou culturel. Cependant, ses impacts sur la santé, notamment son rôle dans la prise de poids, sont significatifs. Comment la consommation d’alcool contribue-t-elle à l’augmentation du poids ? Explications avec la Dre Laurence Plumey, médecin nutritionniste.
L’alcool traverse divers organes du corps humain. « Il est d’abord ingéré par les muqueuses de la bouche, traverse ensuite principalement l’estomac et l’intestin grêle avant de parvenir au cerveau via le sang, moment où les effets secondaires se manifestent (diminution des réflexes, altération des fonctions visuelles, baisse de la vigilance…).
Il arrive après cela au foie, où il est progressivement métabolisé pour être éliminé, réduisant graduellement le taux d’alcool dans le sang », explique la Dre Plumey. « Environ 45 minutes après la consommation, le taux d’alcool atteint son pic dans le sang et peut continuer à augmenter si la personne consomme davantage », ajoute le site Aide-Alcool. (Source 1).
Assimilation de l’alcool : une affaire de rapidité
« En général, le corps élimine l’alcool du sang à un rythme de 0,015 g/100 ml par heure, mais ce rythme peut varier considérablement d’une personne à l’autre », informe le Ministère de la Santé (source 2). En moyenne, comptez environ une heure pour éliminer un verre de vin « standard », deux heures pour deux verres, et trois heures pour trois verres, etc. Plusieurs facteurs peuvent influencer la vitesse à laquelle l’alcool est traité : la corpulence, le sexe, l’âge, l’état de santé… « Les femmes, par exemple, ont souvent un taux de métabolisation de l’alcool plus lent que celui des hommes » (source 2).
La rapidité d’absorption varie selon le type d’alcool et la présence de nourriture dans l’estomac. Dre Plumey, médecin nutritionniste.
Et comme le souligne le site de la Sécurité Routière (source 3), aucun remède tel que le café salé ou une cuillère d’huile ne peut accélérer l’élimination de l’alcool.
Alcool : quels impacts sur la prise de poids ?
« On lie souvent l’alcool à des risques pour le foie (cirrhose, cancer…), le système cardiovasculaire (problèmes de cholestérol…) et la survenue de troubles psychologiques (anxiété, dépression…). Toutefois, l’alcool présente également un impact direct et significatif sur la prise de poids en raison de sa haute teneur en calories », souligne la Dre Plumey. Comparativement, l’alcool pur contient environ 7 calories par gramme, presque autant que les lipides (9 kcal/g) et plus que les glucides (4 kcal/g) selon la table Ciqual (source 4). « Un verre de vin peut ainsi contenir entre 80 et 100 calories, et un cocktail peut aisément dépasser 300 calories, surtout s’il est préparé avec du sirop de canne à sucre et des jus de fruits », ajoute la Dre Plumey.
Il est donc facile de comprendre pourquoi les apports caloriques recommandés pour un dîner (environ 600 à 700 calories pour un adulte modérément actif) peuvent être rapidement dépassés si l’on consomme un apéritif et un ou deux verres de boisson alcoolisée, ajoutant facilement 300 calories supplémentaires. « L’excès de calories le soir augmente considérablement le risque de prise de poids, car c’est pendant la nuit que l’on grossit (peu de dépenses énergétiques et donc stockage facilité) », pointe la Dre Plumey.
Une étude coréenne (source 5) a même démontré un lien entre la consommation d’alcool et l’obésité : « Boire un demi-verre de boisson alcoolisée par jour (7 grammes d’alcool pur) augmente le risque d’obésité de 10 % ; à deux verres par jour, le risque monte à 22 % ; pour plus de deux verres par jour, il atteint 34 % ».
En parlant d’autres effets de l’alcool sur le poids corporel, il est aussi important de mentionner le stockage des graisses dans le corps, notamment dans le foie (stéatose hépatique ou foie gras), surtout si la consommation est régulière. « L’alcool peut altérer le métabolisme des lipides et des glucides en inhibant la lipolyse – le processus par lequel les graisses sont décomposées dans le corps » (source 2). De plus, il a une influence non négligeable sur l’appétit. « L’alcool peut augmenter le désir de consommer des aliments trop gras, salés ou sucrés en raison de son effet désinhibiteur. Il provoque également des hypoglycémies, induisant ainsi des fringales » (Source 2).
Quel alcool est le plus calorique (vin, bière, vodka, whisky…) ?
« Le plus calorique est généralement celui qui associe une forte teneur en alcool et en sucre ajouté », précise la Dre Plumey. Les boissons alcoolisées fortes telles que la vodka, le rhum, le whisky, surtout lorsqu’elles sont utilisées dans la préparation de cocktails (mélangées à un jus de fruits, un sirop ou parfois de la crème), sont particulièrement riches en calories. Comptez en moyenne 300 calories pour un grand verre.
« Il est également important de noter que la dose standard d’alcool servie dans les restaurants et bars est de 10 g d’alcool, donc plus la boisson est alcoolisée, plus le volume servi sera petit mais l’apport calorique restera le même. Ainsi, 3 cl de whisky apporteront autant de calories que 100 ml de vin ou 250 ml de bière à 4 ou 5°. Les boissons servies en grandes quantités seront plus caloriques, en particulier les alcools forts distillés comme le whisky, la vodka, le rhum… », ajoute la Dre Plumey.
Quel alcool fait le moins grossir (champagne…) ?
Le vin sec, le cidre ou le champagne brut figurent parmi les boissons les moins caloriques, à condition de les consommer avec modération.
Alcool et prise de poids : quelles sont les zones du corps les plus affectées (ventre…) ?
La prise de poids liée à l’alcool affecte plusieurs zones, mais parmi les plus touchées, citons :
- Ventre, abdomen : l’excès d’alcool se transforme en graisse et contribue à la prise de poids, principalement au niveau abdominal. « Cette graisse, profondément ancrée autour des organes, donne cet aspect de ventre arrondi et dur. Les muscles abdominaux sont repoussés par le développement de cette graisse », explique la Dre Plumey. Elle poursuit, « en cas d’alcoolisme chronique, le foie gras peut se transformer en cirrhose et peut alors apparaître une ascite, accentuant l’aspect de ventre volumineux et distendu. » D’où l’expression « ventre à bière ».
- Hanches, cuisses (principalement chez les femmes) : en cas de consommation excessive d’alcool, surtout sous forme de cocktails, le stockage des graisses sera plus marqué dans les zones où elles ont tendance à s’accumuler naturellement, c’est-à-dire au niveau des fesses et des cuisses.
Des effets également visibles sur le visage
L’un des autres impacts notables de la consommation d’alcool est la dilatation des vaisseaux sanguins, qui peut donner l’impression d’un visage couperosé et rouge.
Quel est le meilleur moment pour minimiser la prise de poids en buvant un peu d’alcool ?
« Dire qu’il y aurait un meilleur moment pour consommer de l’alcool dans le but de moins grossir ou de minimiser son impact sur la santé en général serait exagéré », insiste Laurence Plumey. Elle rappelle que l’alcool doit être consommé avec la plus grande modération en raison de ses effets toxiques et cancérigènes. La médecin nutritionniste ajoute avec nuance : « Il est cependant important de se souvenir que les calories consommées le soir sont plus susceptibles d’être stockées par l’organisme, car le métabolisme est un peu ralenti et les possibilités de dépenser les calories ingérées en fin de journée sont réduites. » Ainsi, si l’on doit consommer un verre de vin, il est préférable de le faire au déjeuner plutôt qu’en soirée.
Alcool et régime : est-ce compatible ?
« Oui, c’est possible, à condition d’être conscient de l’impact calorique et métabolique. Un bon régime est aussi un régime durable, donc s’accorder un petit verre de temps en temps peut aider à le maintenir » exprime Dre Plumey.
En définitive, bien que la consommation régulière et/ou excessive d’alcool, en plus de ses effets nocifs, contribue inévitablement à la prise de poids ; une consommation occasionnelle et modérée (maximum deux verres par jour et pas tous les jours (source 6)), aura peu d’impact sur le poids. Et à condition, bien entendu, de l’intégrer dans un cadre de vie sain comprenant une alimentation équilibrée, une activité physique suffisante et un sommeil de qualité.
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