Le chrome : un atout pour la régulation de la glycémie ?
Le chrome est souvent vanté pour son rôle dans la régulation du sucre dans le sang. En effet, l’Union européenne reconnaît officiellement que le chrome contribue à maintenir une glycémie normale.
« Le chrome agit comme un cofacteur de l’insuline, aidant ainsi cette hormone à réguler le glucose sanguin en favorisant son absorption par les cellules », explique le Dr Jean-Yves Le Goff, médecin généraliste et spécialiste en nutrition.
Les recherches montrent que les individus souffrant de diabète de type 2 ou de prédiabète, qui sont souvent en résistance à l’insuline, ont généralement des niveaux de chrome inférieurs par rapport à des personnes en bonne santé.
Quels effets observe-t-on avec la supplémentation en chrome ?
« Bien que les résultats soient variables, la majorité des études indiquent que la supplémentation en chrome peut améliorer la glycémie et la sensibilité à l’insuline, avec une réduction moyenne du taux de sucre dans le sang de 0,19 g/l », rapporte Laura Caro.
Les impacts du chrome sur le cholestérol et les triglycérides
Les résultats des études sur les effets du chrome sur le cholestérol et les triglycérides sont mitigés. Certaines recherches ne montrent peu ou pas d’effet, tandis que d’autres indiquent une amélioration de ces paramètres, surtout chez les personnes avec insulino-résistance, une condition pouvant perturber l’équilibre lipidique.
Une méta-analyse de 2021 a révélé que chez les diabétiques, la supplémentation en chrome réduit le niveau des triglycérides et augmente celui du cholestérol HDL, sans affecter le LDL, ou « mauvais » cholestérol.
Le chrome et la réduction des envies de sucre
Cette affirmation courante concernant le chrome n’est pas prouvée. Une étude réalisée en 2008 sur 56 femmes ayant des fringales sucrées a observé, après huit semaines de supplémentation en chrome, une diminution de l’appétit et de la consommation alimentaire, notamment des fringales pour des aliments gras plutôt que sucrés.
Le chrome contribue-t-il à la perte de poids ?
« Le chrome peut aider à réduire la graisse abdominale, souvent liée à une résistance à l’insuline et typique du syndrome métabolique », précise le Dr Le Goff. « En améliorant l’efficacité de l’insuline, le chrome aide à mobiliser les graisses stockées dans cette région ».
Les résultats restent modestes : une méta-analyse de 2019 montre qu’une supplémentation en chrome chez des personnes en surpoids ou obèses, à des doses supérieures à 400 µg/jour sur plus de trois mois, conduit à une perte de poids moyenne de 0,75 kg et une réduction de 0,68 % de la masse grasse.
Le chrome et le gain musculaire : réalité ou mythe ?
Aucune preuve ne soutient l’idée que le chrome aide à gagner du muscle, que ce soit chez les sportifs ou les non-sportifs.
Comment et à quelle dose consommer du chrome ?
« Le picolinate de chrome est la forme la mieux absorbée par l’organisme », indique Laura Caro. Concernant le dosage, l’Anses recommande de ne pas dépasser 250 µg par jour, même si les études utilisent souvent des doses plus élevées.
« Des effets positifs sur la glycémie des diabétiques sont observés dès 200 µg/jour, et ils sont plus marqués à des doses plus élevées », ajoute Laura Caro.
L’Anses mentionne également qu’aucune étude n’a démontré d’effet toxique du picolinate de chrome à des doses allant jusqu’à 1 000 µg/jour pendant 4 à 10 mois.
Combien de temps doit durer une cure de chrome ?
« Une cure peut durer de trois à six mois, à renouveler après une pause de trois mois », conseille le Dr Le Goff, qui recommande également de surveiller son hygiène de vie en parallèle.
Comment détecter un déficit en chrome ?
Il est difficile de diagnostiquer un déficit en chrome car il n’existe aucun biomarqueur fiable, selon l’Anses. « Toutefois, un déficit peut être suspecté en présence d’anomalies de la glycémie », explique le Dr Le Goff.
Est-il nécessaire de consulter un médecin avant de prendre du chrome ?
Oui, surtout si vous êtes sous traitement antidiabétique, car l’effet du chrome pourrait s’ajouter à celui des médicaments et risquer une hypoglycémie. « Le chrome ne remplace pas le traitement habituel mais peut le compléter », précise le Dr Le Goff, qui recommande d’éviter le chrome en cas d’insuffisance rénale ou hépatique avancée.
Sélection de compléments alimentaires à base de chrome
Les produits sélectionnés contiennent du picolinate de chrome, souvent dosé à 250 µg par jour, et d’autres composants qui agissent de manière synergique, tels que le zinc et les vitamines du groupe B.
- 1. Chromium (Laboratoires Ino-vance). À prendre deux comprimés par jour avant le petit-déjeuner. Prix : 14,50 € pour une boîte de 60 comprimés. Disponible en pharmacies et sur ysonut.fr;
- 2. Physiomance DT2 (Laboratoires Therascience). À prendre un demi-comprimé par jour. Prix : 28,90 € pour une boîte de 60 comprimés, disponible sur therascience.com;
- 3. Glyco-Stab (Laboratoires Ineldéa Santé Naturelle). À prendre trois gélules d’un coup avant le déjeuner ou le dîner. Prix : 21 € pour une boîte de 90 gélules. Disponible en pharmacies et sur isn-sante.com.
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